L’intelligence artificielle (ou IA) pourrait se définir comme la science qui essaie de développer et d’améliorer nos connaissances sur les ordinateurs, les logiciels et tout composant électronique similaire. C’est un secteur en pleine croissance actuellement, dans cette ère du numérique, et qui a déjà prouvé à de nombreuses reprises son utilité à travers diverses applications et procédés aujourd’hui bien implantés dans la vie quotidienne des êtres humains. La sécurité, la santé, l’automobile, le sport ou le commerce sont quelques-uns de ces secteurs qui ont le plus bénéficié des possibilités révolutionnaires de l’IA. Mais qu’en est-il dans le secteur du jeu ? Y a-t-il aussi eu des avancées dans ce domaine ? Bien évidemment que oui.

Et le poker a même été un des pionniers en la matière, au même titre que les échecs. Comme c’est un jeu avec une multitude de possibilités au sein d’une même partie ou d’une même main, le défi pour les ingénieurs de l’IA était grand et intéressant à relever. Et la vérité c’est que l’intelligence artificielle a apporté des modifications fondamentales au poker, aussi bien dans sa version la plus nouvelle que dans celle la plus classique, celui en ligne ou celui en live, et ce, dans deux directions différentes : d’un côté elle s’est présentée comme un grand soutien au joueur, de l’autre elle s’est révélée comme un redoutable adversaire.

La fusion de l’IA avec le Big Data a permis aux joueurs de poker d’étudier très précisément tous les aspects de leur jeu, dans l’objectif clair de pouvoir améliorer et peaufiner leur stratégie poker afin d’obtenir de meilleurs résultats. Et bien sûr, il a été démontré à de nombreuses reprises qu’une intelligence artificielle pouvait jouer au poker de manière bien plus efficace que les êtres humains. Nous allons donc nous pencher là-dessus, mais aussi sur la façon dont l’IA a été une véritable révolution pour les sites de poker en ligne.

Intelligence artificielle pour le joueur

Dans un jeu comme les échecs, qui peut aussi très facilement être décrit comme un sport mental au même titre que le poker, les joueurs exercent un contrôle total sur l’échiquier. Ils connaissent le positionnement de toutes leurs pièces, ainsi que celles de leur adversaire, et les options de déplacement qui vont avec, aussi bien celles qui pourraient les faire gagner que celles synonymes de défaite. La situation est différente avec les cartes. Car le règlement du poker stipule clairement qu’il est impossible pour un joueur de connaître les cartes de ses adversaires, ni celles qui seront plus tard montrées lors du flop. C’est pour cela que le sang-froid et les capacités mentales de chaque joueur sont si importantes, sans compter sur le facteur chance qui a aussi sa place.

L’intelligence artificielle peut alors grandement aider le joueur sur ce point, en collectant toutes les données de ses parties afin de l’aider à améliorer son processus de prise de décisions sur le long terme. Nous parlons ici d’études de mains jouées, de calculs précis de probabilités, d’analyses des rivaux ou d’estimations de fréquence à laquelle jouer.

Intelligence artificielle contre le joueur

Maintenant attardons-nous sur un scénario bien plus compliqué pour l’être humain. Celui dans lequel la machine parvient à le supplanter et même finalement à le remplacer, et celui qui est à l’origine de tant de rejet et de suspicion face au développement de cette IA pour le futur. Au poker, des logiciels ont été créés avec l’objectif de jouer au poker de manière plus efficiente que les humains, et ils ont bien évidemment réussi.

DeepStack a été l’un des premiers à apparaître en 2017, et il fut utilisé dans un tournoi de Texas Holdem, où il a réussi à vaincre plus de 30 joueurs professionnels. Il affronta aussi bien des hommes que des femmes, n’affichant aucune différence de comportement face à aucun de ses adversaires bien que semblant faire preuve d’une intuition presque humaine.

Si le Canada, pays originaire de DeepStack, a pu réussir pareille prouesse, les Etats-Unis ne pouvaient pas faire moins. Et ce sont donc eux qui ont donné naissance quelques mois plus tard à Libratus, une IA améliorée qui a réussi à s’accaparer 85% des jetons mis en jeu dans le tournoi en ligne dans lequel elle avait été implémentée. Et ceci a ouvert le chemin pour la création de Pluribus, une autre intelligence aux caractéristiques similaires mais qui fut retouchée pour faire en sorte qu’elle ne se base pas uniquement sur la stratégie pour l’emporter. Elle parvint ensuite à se défaire de plus de 15 joueurs parmi les meilleurs du monde au Texas Hold’em.

Intelligence artificielle sur les réseaux

Ces logiciels ont une caractéristique en commun, et c’est qu’aucun de leurs développeurs n’ont jamais publié les détails de leur création, car cela pourrait aboutir à une situation absurde, où l’on verrait des bots s’affronter entre eux sur les tables de poker en ligne, si ce savoir devenait accessible à tout le monde. Le but de ces IA est seulement d’entraîner les joueurs, et les réseaux dédiés à ce jeu sont extrêmement vigilants à ce sujet.

Mais même ces réseaux pourraient profiter de l’arrivée de l’IA au poker, dans des domaines comme la vérification de l’identité humaine des joueurs, la répartition des gains de manière exacte et instantanée, le contrôle et la détection des faux comptes, etc. Dans toutes ces applications, l’IA semble déjà avoir sa place, et il est clair que sa trajectoire sera indissociable du poker dans le futur. Il faudra simplement toujours faire en sorte d’en prendre le bon côté, et d’abandonner le mauvais.

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